Belle surprise hier au cinéma avec ce film de Maryam Touzani.
Extrait de son interview: https://www.art-et-essai.org/sites/default/files/attachments/soutenu/ap_bleu_caftan_v1.pdf

Je possède un ancien caftan qui appartenait à ma mère et qui m’a toujours fasciné. Petite fille, je trouvais ce caftan magnifique et je me disais qu’un jour, je pourrais le porter. Les années ont passé et un jour, je l’ai porté et je me suis rendue compte à quel point ces choses-là avaient une valeur parce qu’elles se transmettent de générations en générations, et qu’elles racontent une histoire. Celle de la personne qui l’a fabriquée, des jours et des mois passés dessus, comme si une partie
de l’âme de cet artisan y laissait son empreinte. Pour être ensuite imprégné par celui ou celle qui le portera… Le caftan est donc venu prendre sa place dans l’histoire du film… J’ai un amour pour les métiers d’artisans qui sont hélas en train de disparaître. Il y a quelque chose de très beau dans ces traditions que l’on perd, quelque
chose qui raconte qui nous sommes et qui fait partie de notre ADN.
Cette part de tradition qu’il faut préserver et protéger, là où d’autres traditions méritent d’être bousculées, questionnées… Ça me touche profon- dément de voir des activités comme tailleur de caftan s’éteindre parce qu’on vit dans une société qui va trop vite et qui n’accorde plus de temps à ces métiers et ne les valorise pas. Moi, au contraire, j’aime m’arrêter, observer, prendre le temps, et ce type de métiers me procure une forte inspiration. Le coiffeur de Salé est donc devenu maître tailleur de caftans dans mon film.